Boire, fumer et se droguer,….cela coûte particulièrement cher à la société.

Selon un récent rapport du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), les coûts sociaux des addictions en France sont estimés à 5,5 % du PIB.

A 87,5 milliards d’€, le sujet mérite qu’on s’y arrête quelques instants…

Les coûts sociaux des addictions en France sont estimés à 5,5 % du PIB, soit 87,5 milliards d’euros, précise l’avis « Les addictions » du CESE. En comparaison, les chiffres d’affaires de la filiale française de production d’alcool s’élèvent à 19,6 milliards d’euros pour l’année 2011 et ceux de la vente de tabac à 17,8 milliards d’euros pour l’année 2013

L’avis du CESE souligne que les dommages sanitaires liés aux addictions aux substances psychoactives sont « relativement bien connus ». Mais il relève dans le même temps que les coûts économiques et sociaux restent « sous-évalués » par la population.

Ces chiffres prennent en compte :

  • les coûts directs (le coût public des programmes de prévention et de la prise en charge médicale),
  • les coûts des conséquences indirectes (les pertes de production du fait de l’absentéisme, les pertes de revenus, d’impôts, ou le coût des aides sociales diverses),
  • les coûts pour la collectivité (les « actes délictueux commis par des personnes ayant consommé des substances », le coût judiciaire, le coût d’incarcération et le coût des décès prématurés).

A titre d’illustration, dans un rapport de 2014, le ministère de la Santé affirme que plus de 100 000 décès par an en France, (soit plus de 15%), sont dus à la consommation de substances psychoactives.

Tout l’intérêt de l’avis du CESE, c’est d’alerter sur le fait qu’au-delà de l’impact des addictions sur la santé́, leur meilleure prévention et une prise en charge plus efficace constituent aujourd’hui un enjeu économique et social de première importance.

Le CESE préconise un certain nombre de recommandations visant à promouvoir une politique ambitieuse d’information de prévention et d’accompagnement.

Face à̀ l’évolution de conduites addictives touchant toutes les tranches d’âges, le Cese souhaite ainsi développer une politique d’information afin de sensibiliser les publics les plus vulnérables (femmes enceintes, jeunes…) aux risques induits par la consommation de produits psychoactifs. Dans cette optique, il estime « nécessaire d’encadrer les stratégies marketing déployées par les fabricants d’alcool, de tabac et des jeux ainsi que les actions de lobbying qu’elles développent notamment en assurant une transparence de celles-ci ». Le CESE conseil encourage « particulièrement » la mise en place d’une prévention dédiée aux jeux vidéo : une signalétique obligatoire pour permettre à un large public de mieux appréhender les risques, une évaluation des jeux les plus addictogènes par le Comité d’experts indépendants ou encore des mesures éducatives sensibilisant à l’utilisation modérée des jeux en ligne et la responsabilisation des joueurs.

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