Des indépendants par millions

Le cabinet de conseil McKinsey vient de publier une étude dans laquelle il estime que 13 millions de Français sont des travailleurs indépendants. Pris dans un sens très large, cela représenterait 30% de la population active.

Pour un tiers d’entre eux, la formule serait subie.

Vecteur de changements importants dans la structure de l’économie, le sujet est explosif.

Le cabinet de conseil McKinsey s’est intéressé à l’importance du travail indépendant dans les grands pays développés à l’heure de l’essor des plates-formes Internet du type Uber.

L’étude de McKinsey estime que 13 millions de Français travaillent de façon indépendante, ce qui représente 30 % de la population active.

Attention toutefois à la définition retenue : McKinsey définit le travailleur indépendant par un haut degré d’autonomie, une relation contractuelle de court terme entre le travailleur et son client et un paiement à la tâche. Le travail indépendant peut être subi ou souhaité, total ou partiel.

Cette définition s’avère bien plus large que celle des organismes publics puisqu’elle inclut :

  • le chauffeur VTC pour Uber,
  • le développeur informatique qui travaille trois mois en CDD sur un projet dans une SSII
  • la femme de ménages chez des particuliers
  • ou encore le cadre parisien qui loue son appartement l’été sur une plateforme.

Pour 39 % des travailleurs indépendants français, les revenus tirés de cette forme d’emploi sont leurs revenus principaux.

Pour les autres, il s’agit de revenus d’appoint.

Enfin, un tiers des travailleurs indépendants estiment que cette forme de travail n’est pas désirée mais est subie. De plus, si le travail indépendant ne date pas de l’éclosion des plates-formes Internet – seuls 15 % des travailleurs indépendants les utilisent – celles-ci sont à l’origine de la croissance actuelle de cette forme de travail.

Cette évolution considérable met à mal l’appareil statistique actuel, mis en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais surtout, elle pose la question de l’avenir de l’Etat-providence et son financement.

N’est-ce pas le bon moment pour faire évoluer la protection sociale pour qu’elle ne soit plus liée au contrat de travail mais à la personne ?

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