La protection sociale au cœur de la Présidentielle (1/2)

Que de chemin parcouru !

Lors de la Primaire de la droite, j’écrivais que les candidats faisaient tout pour éviter de parler de retraite et d’assurance maladie.

Mais avec les échanges entre Alain Juppé et François Fillon sur la distinction entre le petit et le gros risque, tout a changé.

Les propositions surréalistes sur le revenu universel ont contribué à remettre la protection sociale au centre du jeu.

Avec cette présidentielle, la protection sociale est maintenant au centre du débat.

Et elle intéresse les Français, plus conscients que ce bien commun est maintenant sur la sellette.

On ne peut que s’en féliciter.

Faisons le point sur ces différents dossiers

1 – L’assurance maladie : le débat impossible

Mais tout d’abord, quels enseignements tirer du débat sur la distinction entre petit et gros risque ?

  • D’abord, l’attachement des Français à la sécurité sociale ne se dément pas, en particulier quand ils assistent tous les jours à la montée des inégalités.
  • Ensuite, l’augmentation du coût de la santé est un sujet qui fâche. Avec les mesures instaurées ces dernières années, le coût de complémentaire santé s’envole et les Français s’en alarment.
  • Enfin, si François Fillon a reculé sur ce sujet, les problèmes posés restent en l’état et on attend les solutions concrètes des candidats sur ce dossier complexe

Un débat apaisé sur ces questions est d’autant plus compliqué que la Ministre des Affaires Sociales n’avait pas hésité ces derniers mois à maquiller grossièrement les comptes 2015, 2016 et 2017 pour présenter aux Français un bilan financier tout à son avantage.

La Cour des comptes s’en est saisie en affichant des résultats autrement plus alarmants, déplorant le dossier de l’assurance maladie n’ait pas été réglé depuis quinze ans, entrainant une augmentation considérable de la dette sociale dans des proportions inédites : plus de 150 milliards d’euros.

2 – Les retraites pas en grande forme

L’assurance vieillesse affiche une santé un peu meilleure grâce aux effets de la réforme de 2010 (celle de 2014 ayant eu un effet négligeable, voire contre-productif pour les dépenses).

Mais ne nous leurrons pas, avec une croissance introuvable et des besoins croissants liés au vieillissement des Français, l’équilibre des comptes est loin d’être garanti.

Les solutions sont connues même si elles ne font pas rêver :

  • Allonger la durée des cotisations quand la révolution numérique ne va pas favoriser le nombre d’emplois,
  • Baisser les pensions, compliqué à « vendre » à une frange de l’électorat qui vote en nombre,
  • Augmenter les prélèvements au risque de dégrader la compétitivité

Et pourtant il va bien falloir poursuivre la nécessaire adaptation de notre système aux contraintes financières lourdes qui sont les siennes.

3 – La dépendance : une réflexion qui émerge ?

Autre nouveauté de la campagne Présidentielle, on y parle de la dépendance !

Force est de constater qu’hormis une meilleure prise en compte des problèmes spécifiques des aidants familiaux, rien de sérieux n’a été fait au cours du quinquennat qui s’achève.

Certes, la mise en place d’une « super APA » (aide personnalisée à l’autonomie), est largement insuffisante pour répondre à une situation qui exige de rénover la politique de la ville et de l’habitat pour tenir compte des besoins des plus âgés.

Tout doit être remis sur la table, même revoir les modes de gestion du patrimoine permettant de mieux financer les investissements d’aujourd’hui en garantissant la prise en charge des besoins des plus âgés en cas de perte d’autonomie.

Autre dossier sur le devant de la scène : le revenu universel.

J’y reviens dans mon prochain article

Partager l'article