Le niveau de vie influe sur la prise en charge des personnes dépendantes

Résultats intéressants que le dernier baromètre d’opinion de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du Ministère des Affaires Sociales, publié fin décembre 2014

Qu’il s’agisse du mode de prise en charge des personnes âgées dépendantes ou du financement de cette prise en charge, l’opinion des Français s’avère nettement liée au niveau de vie.

Si l’un de leurs proches parents devenait dépendant, 80% des personnes interrogées souhaiteraient le maintenir à domicile. Mais l’étude montre que cette opinion très majoritaire masque des différences selon que l’enquêté appartient aux personnes les plus aisées ou les plus modestes.

Les personnes âgées dépendantes représentaient 7,8 % de la population des 60 ans ou plus. Les femmes sont les plus visées car la proportion de femmes de plus de 65 ans ayant connu un état de dépendance avant leur décès s’élève actuellement à 60 % pour une durée de dépendance moyenne de 4 ans.

Mais à moins que les gains d’espérance de vie futurs correspondent intégralement à des gains sans incapacité, ce qui est l’hypothèse la plus optimiste pour la DREES, cette proportion augmentera à l’horizon 2060. La probabilité pour une femme d’être un jour dépendante pourrait même atteindre 75 % à 85 %.

Selon le baromètre d’opinion, les ménages aisés envisageraient plus souvent de déléguer la prise en charge de leur proche dépendant. Ainsi, parmi ces derniers, 23 % des enquêtés envisageraient un placement de leur proche dépendant en établissement, alors qu’ils ne seraient que 14 % parmi les moins aisés.

Mais pour eux-mêmes, 63 % des Français ne considèrent comme « envisageable » de vivre à l’avenir dans un établissement pour personnes âgées, une proportion en hausse de 10 points depuis 2001.

Par ailleurs, les personnes les plus aisées optent plus souvent pour le recours à domicile de professionnels, qu’elles seraient prêtes à payer, que pour des solutions d’aide directe (accueil chez soi ou encore aide directe chez la personne dépendante).

S’agissant des personnes enquêtées elles-mêmes, le fait de vivre dans un établissement pour personnes âgées est aussi d’autant plus envisageable que leur niveau de vie augmente.

Il n’en demeure pas moins que, dans les faits, la probabilité d’aller dans un établissement est plus élevée lorsque l’on appartient aux catégories les plus modestes, à niveau de dépendance donné. Paradoxalement, la réticence plus forte envers les établissements pour personnes âgées est exprimée par les personnes les moins aisées, alors qu’elles y ont davantage recours. La DREES explique cette situation par l’inquiétude concernant le coût d’une institution pour personnes âgées et la faible qualité des établissements qui seraient accessibles pour un faible coût.

Enfin, une majorité des Français considère que les pouvoirs publics (État, collectivités territoriales, caisses de retraite ou d’assurance maladie) devraient être les principaux acteurs de la prise en charge des personnes âgées dépendantes.

70% des Français estiment qu’il revient aux pouvoirs publics de prendre en charge les personnes âgées dépendantes.

La prise en charge des personnes dépendantes risque fort de continuer à être un dossier chaud dans les prochaines années tant les attentes sont immenses…

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