Le PERP : la niche fiscale à la mode

Longtemps, le PERP fut considéré comme un « petit produit » dont les primes versées étaient des plus modestes.

Mais avec le plafonnement des autres niches fiscales à 10 000 €, il revient en grâce. En effet, il offre une possibilité de déduction non négligeable pour les hauts revenus.

Ces derniers mois, les réseaux bancaires et d’assurance constatent une flambée des souscriptions.

Les chiffres de l’Observatoire de l’épargne et de la retraite du Cercle des épargnants sont sans appels : les Français sont 58 % à juger son financement prioritaire. Pourtant, 67 % se disent inquiets pour leurs revenus futurs mais seuls 51 % d’entre eux déclarent épargner pour leurs vieux jours.

Jusqu’alors, ils préféraient l’assurance-vie et le Livret A au PERP, un outil spécifiquement conçu pour se constituer une rente viagère.

Mais le vent semble clairement tourner :

  • En 2012, le PERP affichait une collecte en hausse de + 13 %
  • L’an passé, la hausse de la collecte a atteint près de 30% dans certains réseaux.

La raison de cet engouement est simple. C’est le principe des vases communicants : le PERP est aujourd’hui l’un des derniers placements qui permette un réel allégement d’impôt.

Les cotisations versées sont, pour chaque membre du foyer fiscal, déductibles du revenu imposable – et pas seulement professionnel comme dans le cas du contrat Madelin – dans certaines limites :

  • 10 % des revenus plafonnés à 8 Plafond annuel de Sécurité Sociale de l’année précédente, soit 29.626 euros en 2014
  • avec un plancher de 3.703 euros pour les revenus en dessous du même plafond.

Autre point fort, durant la formation du capital, la valeur de l’épargne n’est pas soumise à l’ISF ni aux prélèvements sociaux. Ces derniers sont prélevés sur la rente viagère.

En outre, si elles n’ont pas été épuisées, les possibilités de déductibilité des trois années précédentes (ainsi que celles de son conjoint ou partenaire d’un pacs) peuvent être utilisées.

Aujourd’hui, cet avantage fiscal vaut en priorité pour les personnes fortement imposées (au moins à 30 %) et qui peuvent bloquer des sommes importantes.

Encore un paradoxe de la politique fiscale actuelle : en durcissant les règles applicables aux « niches fiscales », le Gouvernement a fait d’un produit populaire une solution très attractive pour les hauts revenus….

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