Les autoentrepreneurs, avenir ou perte des indépendants ?

Dès 2020, les autoentrepreneurs vont devenir majoritaires parmi les affiliés au régime social des indépendants. Mais leurs revenus très faibles conduisent à une paupérisation du RSI

La vague des autoentrepreneurs est un peu retombée après avoir beaucoup grossi.

Il n’en reste pas moins que l’évolution de fond qu’ils représentent continue de déferler sur le système de protection sociale.

Une récente étude du régime social des indépendants (RSI) montre que ces professionnels bénéficiant d’une gestion simplifiée de leurs charges seront majoritaires parmi les 2,8 millions de cotisants dès 2020.

Le RSI s’attend en effet à une progression de 7 % par an de ses effectifs de cotisants autoentrepreneurs d’ici à 2020, contre une baisse de 2,5 % par an pour les autres indépendants.

Ils devraient ainsi devenir majoritaires parmi :

  • Les professions libérales dès la fin 2017,
  • Les artisans au printemps 2018,
  • Les commerçants à l’automne 2024.

Mais attention, il ne s’agit pas d’une catégorie de dirigeants comme les autres.

En effet, ils exercent souvent à titre accessoire leur activité.

En témoigne le niveau de leurs revenus :

  • Le revenu moyen de l’autoentrepreneur au RSI n’est que de 4.900 euros par an en 2014, notamment parce qu’un tiers d’entre eux n’enregistrent aucun chiffre d’affaires.
  • 90 % d’entre eux gagnent moins que le SMIC, alors que, chez les autres travailleurs indépendants, seuls 40 % restent en dessous de ce seuil.

 

Cette montée en puissance des autoentrepreneurs au sein du RSI constitue un intéressant retour en arrière.

N’oublions pas qu’il y a trente ans, les cotisants au régime des artisans et commerçants avaient de faibles revenus. C’est la loi Madelin de 1994 qui a fait entrer des gérants majoritaires de SARL au sein de ces régimes et a ainsi changé la donne.

Pour le RSI, cette évolution de la population de ses assurés représente un vrai défi.

Une réflexion de fond s’impose aux dirigeants pour redéfinir le positionnement des régimes d’indépendants.

La survie de ces régimes est à ce prix.

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