Les retraites complémentaires des salariés gelées en 2014 : ce n’est qu’un début…

On pourrait en outre ajouter que d’autres professions ont fait encore beaucoup plus.
De quoi parle-t-on ?

Les conseils d’administration de l’ARRCO (salariés et cadres) et de l’AGIRC (cadres) ont décidé le 11 mars dernier de ne pas augmenter en 2014 les pensions de retraites complémentaires des salariés et des cadres, au 1er avril, suivant l’inflation, comme c’était jusqu’alors la règle.

Par conséquent, les pensions de retraites complémentaires des Arrco et Agirc devraient être gelées en 2014. Il s’agit en fait, pour les partenaires sociaux qui gèrent les régimes complémentaires, d’appliquer l’accord de mars 2013 signé par le patronat, la CFDT, la CFTC et FO pour redresser les finances des régimes.

La mesure devrait permettre d’économiser environ 550 millions d’euros cette année.

Mais au-delà des chiffres, ce n’est que la conséquence de la dérive des comptes publics dont les régimes de retraite sont l’une des composantes majeures.

Depuis près de 30 ans, les droits sociaux sont financés à crédit, la dette publique ayant bon dos.

Mais nous arrivons maintenant au bout du chemin :

  • Les paramètres structurels comme l’âge de départ en retraite mettront du temps à produire leurs effets.
  • Les cotisations ne peuvent plus augmenter, tellement le poids des charges sociales pénalise le travail et l’activité économique.
  • Reste les dépenses…. Et sur ce point, guère d’illusions à se faire. Les baisses relatives par un effritement régulier du pouvoir d’achat ne font que commencer.

Pour autant, si les réformes structurelles majeures ne sont pas faites (elles passent par un report d’au moins 5 ans de l’âge effectif du départ en retraite), les baisses de pensions devront s’amplifier.

Le régime complémentaire des artisans en 2007 et celui des médecins (ASV) en 2012 ont bien été obligés de le faire. Pourquoi les salariés pourraient s’en exonérer.

NB : On est toujours dans l’attente d’une mise à jour des simulations du Conseil d’Orientation des Retraites avec les hypothèses actuelles de chômage et d’activité. Pourquoi les Pouvoirs Publics refusent de les réaliser pour avoir idée de ce qui nous menace ?

Lire à ce sujet le communiqué de presse de l’Institut de la Protection Sociale paru en janvier 2013 demandant un « crash test retraite » : Lire le CP de l’IPS

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