L’hébergement des personnes dépendantes : un enjeu majeur

Pour celui qui a du s’occuper d’un parent âgé, l’angoisse de trouver une place dans un établissement médicalisé n’est pas un vain mot.

Durant des années, notre pays n’a pas été à la hauteur des enjeux.

Les constructions d’établissement pour personnes âgées dépendantes est largement insuffisant.

C’est tout l’intérêt d’une récente étude de l’Observatoire Cap Retraite d’apporter un éclairage chiffré très pertinent.

1 – D’ici 2040, il faut construire 541 000 lits d’Ehpad

Le constat est clair : les structures médicales de type Ehpad proposent 16 lits pour 100 personnes âgées de 80 ans et plus. Or, d’ici 2040, le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans aura augmenté de 94 %, atteignant ainsi près de 7 millions de personnes.

Se basant sur ces données, l’Observatoire Cap Retraite chiffre à 541 000 le nombre de lits en Ehpad à créer en France en 2040. Pour autant, ce chiffrage conserve le ratio de 16/100, aucune mesure nouvelle n’étant adoptée pour améliorer le maintien à domicile. Autre chiffre instructif : le coût d’un séjour en maison de retraite représente en moyenne 106 % des ressources mensuelles d’un foyer de retraités, ce ratio atteignant 154 % en Seine-Saint-Denis.

2 – De fortes disparités régionales

Le tarif moyen d’hébergement moyen d’un Ehpad est de 1 770 € par mois. Dans les départements les plus peuplés, comme l’Île-de-France, ce coût est nettement supérieur : 3 300 € à Paris et 2 800 € dans les Hauts de Seine. A l’inverse, le prix est de l’ordre de  1 350 € par mois en Vendée et dans la Meuse.

Les disparités régionales sont importantes. Mais au-delà des inégalités selon les endroits, la principale observation est que les revenus moyens d’un foyer ne permettent pas la prise en charge en établissement sans un financement extérieur.

Face à cette situation, Cap Retraite propose plusieurs pistes de réflexion, parmi lesquelles :

  • La création de lits supplémentaires à partir de besoins évalués par région et par département.
  • La diminution du coût de séjour par l’éloignement : Lorsque les revenus et/ou le manque de places ne permettent pas l’accès à une maison de retraite proche de leur domicile, les familles peuvent éloigner géographiquement leur proche âgé vers une structure placée dans un établissement limitrophe. Par exemple, une famille peut réaliser plus de 40% d’économies en s’éloignant de Paris pour trouver une résidence dans l’Oise.
  • L’augmentation du nombre de structures et la régulation des tarifs d’hébergement

Nul doute que ce dossier constituera l’un des principaux dossiers de santé publique des prochaines années.

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