L’offre médicale va croître moins vite que la demande

Selon une étude récente de la Drees, la population médicale devrait changer de profil dans les 20 prochaines années : plus jeune, plus féminisée.

La féminisation et le renouvellement des générations de la population des médecins libéraux devraient entraîner une baisse de l’offre globale de soins plus importante que celle des effectifs.

Dans le même temps, les besoins en soins devraient augmenter plus rapidement que le nombre des habitants.

Le numerus clausus est un levier à long terme de la démographie médicale, mais un levier puissant.

Les variations importantes, comme la réduction de 8 700 étudiants en 1977 à 3 500 en 1993, conduisent à des effets lourds à long terme : la baisse actuelle des effectifs de médecins de moins de 60 ans en exercice (-20 % entre 2000 et 2016) en est la conséquence directe.

  • Si les hypothèses du scénario tendanciel de la Drees sont atteintes, les effectifs de médecins seront quasiment stables entre 2016 et 2019 (- 0,4 %).
  • Le nombre des médecins atteindrait un point bas à 216 200 (216 700 médecins actifs de moins de 70 ans au 1er janvier 2015, année record) vers 2020 avant de repartir à la hausse. Il serait ainsi de 281 400 en 2040, soit plus de 30 % qu’à l’heure actuelle.

À partir de 2025, les départs à la retraite seront moins nombreux car ils concerneront des générations de médecins à numerus clausus moins élevé. Le nombre des entrants devrait lui se stabiliser, sous réserve que le numerus clausus soit maintenu à son niveau actuel.

Le mode d’exercice libéral devrait également reculer et l’exercice mixte ou salarié s’imposer.

Selon le scénario de référence, la part de médecins libéraux exclusifs reculerait fortement, passant de 47 % en 2016 à 38 % en 2040. Dans le même temps, les proportions de médecins mixtes (c’est-à-dire ayant une activité libérale et une activité salariée) et salariés augmenteraient (respectivement de 11 à 15 % et de 42 à 46 % au cours de la même période.

En 2027, les libéraux exclusifs (hors remplaçants) seraient 24 % de moins qu’en 2012 et les libéraux ou mixtes (hors remplaçants) 8 % de moins. En parallèle, les effectifs de médecins salariés devraient poursuivre leur croissance dans les prochaines années sans connaître de période de baisse.

Depuis une dizaine d’années, la démographie médicale est particulièrement soutenue par les flux de médecins diplômés à l’étranger.

  • Au début des années 2000, ils étaient entre 500 et 1 000 par an à s’installer en France
  • Entre 2007 et 2015, la proportion de médecins ayant obtenu leur diplôme à l’étranger parmi les nouveaux actifs a ainsi augmenté de 6 % à 10 %.
  • Leurs effectifs ont fortement augmenté en 2007 pour s’établir à environ 1 500 médecins par an, niveau auquel ils se maintiennent depuis.

Autre information intéressante, le cumul emploi-retraite est un succès. Ce dispositif s’est ainsi développé depuis la réforme des retraites de 2010. C’est ainsi que les départs définitifs avant 65 ans sont actuellement moins nombreux qu’auparavant.

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