Loi sur le vieillissement : première étape ou avancée majeure ?

Les députés ont voté le 17 septembre 2014 la loi d’orientation sur l’adaptation de la société au vieillissement. Ce texte est-il à la hauteur des enjeux ?

La loi en cours d’adoption comporte un volet sur l’accompagnement de la perte d’autonomie. De plus, elle réforme l’APA à domicile. Enfin, elle vise à renforcer la prévention ou l’adaptation des logements.

La loi doit entrer en vigueur mi-2015.

Pour la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine, il s’agit « d’une loi de pouvoir d’achat, d’accompagnement de la vie des personnes âgées au quotidien avec des progrès concrets ».

La loi prévoit une prise en charge financière accrue des aides à domicile, une reconnaissance des aidants familiaux ou des mesures sur le logement.

La mesure phare du texte est une revalorisation de l’APA à domicile qui touchera quelque 700 000 personnes âgées.

La loi prévoit aussi un « droit au répit » pour les quelque 4 millions d’aidants familiaux et le lancement d’ici à 2017 d’un plan d’adaptation au vieillissement de 80 000 logements privés.

Le financement de ces mesures – à hauteur de 645 millions d’euros par an – proviendra de la Casa (Contribution Additionnelle de Solidarité Autonomie payée par les retraités à hauteur de 0,3%).

Les mesures prévues ne sont pas anodines.

Elles le sont d’autant moins qu’elles sont financées par les retraités pour eux-mêmes. Bouleversant le financement habituel par les actifs, ce changement apporté par le Gouvernement Ayrault est loin d’être anodin sur le plan conceptuel.

Pour autant, ce texte n’est pas à la hauteur des enjeux de la dépendance dans notre pays. La faute à des ressources financières qui s’épuisent.

Manquent ainsi des mesures fortes pour la construction et l’aménagement des établissements d’accueil des personnes dépendantes.

Comme pour la prise en charge des personnes handicapées, souvent bien insuffisante, celle des personnes dépendantes reste encore un des parents pauvres de notre système de protection sociale.

N’est-ce pourtant pas à l’aune de la manière dont notre société se mobilise pour les plus faibles que la solidarité dont elle se targue peut se juger ?

Partager l'article