Moins d’hospitalisation après un passage aux urgences dans une clinique

Dans une étude publiée fin février, la DREES relève qu’un quart des passages aux urgences de patients âgés de 15 ans et plus se poursuivent par une hospitalisation dans un autre service. Si la décision d’hospitalisation se fonde principalement sur l’état de santé des patients, d’autres facteurs influent, comme la distance entre le domicile des patients et les services d’urgences.

Par ailleurs, le taux d’hospitalisation depuis les urgences apparaît moins élevé dans les établissements de santé privés à but lucratif (15 %) que dans les établissements de santé publics (26 %).

En 2014, les structures des urgences ont traité 14 millions de passages de patients de 15 ans ou plus.

D’après les données de l’Assurance Maladie, le taux d’hospitalisation augmente avec l’âge des patients et la distance entre leur domicile et le lieu de passage aux urgences. Il varie également selon le type d’établissement : il est de 12 % dans les structures des urgences situées en établissement privé à but lucratif et de 21 % pour celles en établissements publics.

De manière logique, la décision d’hospitalisation se fonde principalement sur l’état de santé des patients : le motif de recours aux urgences, la gravité associée au diagnostic, la présence de pathologies au long cours et l’avancée en âge. Mais d’autres facteurs jouent : plus la distance entre le domicile du patient et la structure des urgences est grande, plus la probabilité d’être hospitalisé est élevée. Un tiers des patients pris en charge à plus de 20 km de leur domicile sont ainsi hospitalisés.

En revanche, le contexte de vie des patients entre peu dans la décision d’hospitalisation :

  • Certes, un patient qui vit seul a une fréquence d’hospitalisation légèrement plus élevée.
  • De même, les patients adultes vivant en institution sont, de prime abord, plus souvent hospitalisés (45 %) que la moyenne nationale (24 %). Cette sur-hospitalisation est toutefois due au fait que ceux-ci sont plus âgés que la moyenne.
  • Enfin, les patients qui se rendent aux urgences et dont la situation financière est moins favorable que la moyenne sont aussi moins souvent hospitalisés après leur passage aux urgences, toutes choses égales par ailleurs.

Par ailleurs, la fréquence d’hospitalisation à l’issue d’un passage aux urgences varie selon le type d’établissement : elle est la plus faible pour les établissements de santé privés à but lucratif (15 %) et la plus élevée pour les CHU (26 %). Cette différence s’observe pour tous les groupes d’âges de 15 à plus de 85 ans et pour la quasi-totalité des motifs de recours.

Deux raisons peuvent expliquer cette situation :

  • Une d’ordre statistique : les variables disponibles ne rendent pas suffisamment compte des différences entre la patientèle des établissements publics et celle des établissements privés, tant d’un point de vue médical ou social que du choix de recourir aux urgences.
  • Une autre liée aux modes d’organisation des établissements, en partie approchés grâce à des variables concernant la possibilité d’accès direct dans un service particulier d’un établissement ou la disponibilité d’équipement pour le service des urgences, diffèrent selon les statuts juridiques. Pourraient aussi entrer en compte certains aspects comme l’expérience du personnel médical ou l’intégration dans un réseau de soins.
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