Retraites : plus que l’emploi, c’est de la croissance qu’il nous faut !

Le Conseil d’orientation des retraites (COR) examine actuellement son rapport annuel dans lequel il anticipera les évolutions du système de retraite.

Cette base servira ensuite à préconiser des recommandations de réforme.

Ces travaux montrent qu’il ne faut pas s’attendre à un miracle. En effet, si les réformes successives ont permis de desserrer la contrainte de financement sur les retraites, la pression restera importante si aucune nouvelle réforme n’est entreprise.

Le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites relève que le système de retraite français restera « durablement en besoin de financement en cas de croissance des revenus d’activité inférieure à 1,5 % par an à long terme ». Si la situation économique restait comparable à ce qu’elle est actuellement, on irait vers un déficit de 4 milliards par an de la décennie 2030 à 2060 au moins.

Si par rapport à l’état des lieux de 2015, les projections du COR se sont améliorées, cela est essentiellement dû à l’accord sur les retraites complémentaires d’octobre 2015.

Celui-ci a en effet prévu des abattements temporaires sur les pensions des assurés décidant de partir à la retraite dès qu’ils remplissent toutes les conditions pour le faire au régime de base.

Nous avons souligné à plusieurs reprises dans ces colonnes le côté irréel des hypothèses de travail du COR, notamment en matière de chômage. Pour répondre à ces critiques récurrentes, le COR a enfin intégré des scénarios plus larges, dont une variante avec un taux de chômage de 10 %.

À long terme, le solde dépend essentiellement de la croissance même si un taux de chômage élevé contribue à aggraver le niveau des déficits. Cela s’explique par le fait que les pensions de retraite servies par les caisses de retraite sont plus faibles à cause de carrières mitées les périodes de chômage.

Relevons enfin que l’édition 2016 du rapport n’a pas pu prendre en compte l’impact du compte pénibilité « faute de sa complète entrée en vigueur et d’un recul suffisant ».

On ne relèvera pas cette situation absurde d’avoir instauré un dispositif structurant mais dont on ignore ce qu’il coûtera à la collectivité….

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