Tous les systèmes de retraites s’adaptent… mais pas de la même manière

Les travaux du Conseil d’Orientation des Retraites sont une mine d’information.

La livraison de février intitulée « vieillissement, emploi et retraite : panorama international » ne déroge pas à la règle.

Le conseil d’orientation des retraites a comparé les systèmes de retraite de 11 pays, dont la France. Il présente ainsi, sous la forme de fiches thématiques, les principales caractéristiques de ces systèmes et les réformes depuis la crise, et fait le point sur leur situation financière comme de leurs modalités de financement.

Quels en sont les principaux enseignements ?

  • Des systèmes de retraites très divers, reposant sur des architectures et des règles fort différentes, peuvent obtenir les mêmes résultats en matière de niveau de vie relatif des plus de 65 ans.
  • Le COR identifie 4 piliers de la retraite, plus ou moins développés selon les pays :
    • le rez-de-chaussée : les minima de retraite ou « retraites planchers » (socle de solidarité commun à tous les retraités)
    • le 1er niveau : les retraites de base (par répartition dans tous les pays, sauf aux Pays-Bas qui ne disposent pas de 1er niveau collectif obligatoire)
    • le 2ème niveau : les retraites professionnelles, en capitalisation, sauf en France (régimes complémentaires obligatoires en répartition), en général pas obligatoire mais pouvant couvrir très largement la population concernée
    • le 3ème niveau, les retraites individuelles, facultatives, en capitalisation uniquement.

La comparaison des systèmes de retraite est délicate et ne peut se faire sans tenir compte du contexte spécifique à chaque pays.

Le COR s’est tout de même lancé dans l’exercice, en se concentrant sur la France et 10 autres pays : l’Allemagne, la Belgique, le Canada, l’Espagne, les États-Unis, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.

Il distingue ainsi 3 groupes de pays :

  • dans le 1er, les retraites planchers et les retraites collectives obligatoires, correspondant aux transferts publics, constituent la majorité des revenus de plus de 65 ans : 61 % en Suède, 69 % en Allemagne, 72 % en Espagne, 73 % en Italie et France, 81 % en Belgique. Les retraites professionnelles et individuelles, correspondant au capital, y sont très peu développées (environ 5 % des revenus), sauf en Suède (21 %) et en Allemagne (15 %).
  • dans un 2ème, les revenus des plus de 65 ans sont constitués principalement et à part à peu près égale, des RPI (retraites professionnelles et individuelles) en capitalisation d’une part et des RP et RCO (retraites collectives obligatoires) d’autre part : respectivement 45 % et 45 % aux Pays-Bas, 38 % et 50 % au Royaume Uni, 42 % et 39 % au Canada.
  • enfin, aux États-Unis et au Japon, les revenus du travail constituent une source importante de revenu des plus de 65 ans : 32 % aux États-Unis (38 % pour les RP et RCO, 30 % pour les RPI) ; 44 % au Japon (48 % pour les RP et RCO, 8 % pour les RPI).

En outre, en 2012, les ménages de plus de 65 ans avaient, en moyenne dans l’OCDE, un niveau de vie correspondant à 86,8 % de celui de l’ensemble de la population.

  • C’est en France, où il atteint 100 %, que le niveau de vie relatif des plus de 65 ans est le plus élevé.
  • À l’inverse, il était le plus faible en Belgique et au Royaume-Uni, représentant un peu plus de 75% du niveau de vie de l’ensemble de la population.
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